A partir d’extraits du roman « Notre Dame des Fleurs »
et du film « Un chant d’amour » de Jean Genet
A partir d’extraits du roman « Notre Dame des Fleurs »
et du film « Un chant d’amour » de Jean Genet
Ce nouveau projet de la Compagnie de SOI aura pour point de départ le premier roman de Jean Genet, Notre Dame des Fleurs , écrit en cellule sans perspective de publication. Ce texte laisse entendre une voix intérieure faite d’allers retours entre l’enfermement, et les vagabondages du fantasme.
A l’origine non destinée à une oreille extérieure, cette écriture de soi, pour soi, creuse l’intime sans les réserves mondaines de la pudeur. Elle est pourtant animée par un style et une tension car c’est uniquement par l’énonciation de soi et du monde que l’existence du prisonnier (ou de l’artiste ?) a une chance de reconquérir sa souveraineté, sa liberté.
Au delà de l’admiration pour la radicalité de ce chef d’œuvre, et malgré la difficulté toujours actuelle de faire entendre cette voix singulière, ce qui nous encourage à ce projet ce sont les correspondances entre la situation narrative du livre et les propositions chorégraphiques épurées de la compagnie de SOI.
Ce projet nous permettra donc de poursuivre autrement les axes principaux du langage chorégraphique de Radhouane El Meddeb et ses questionnements:
La simple présence d’un corps dans un espace clos, en l’occurrence dans ce projet, l’analogie entre un corps seul sur le plateau et le prisonnier dans sa cellule.
Les multiples jeux d’un corps avec l’obligation d’être exposé au regard, au jugement
Dans le récit de Genet, soumis au voyeurisme du « maton » comme ici sur la scène à celui du public, cela peut générer des panels d’affects, de la crainte au plaisir d’être observé, une multitude de postures, des contorsions pour garder ses secrets à l’exhibition provocatrice.
La construction d’un temps dilaté, d’un étirement
Ici bien sûr, la longue durée d’une incarcération ne peut être similaire à celle d’une représentation, mais il s’agira plutôt de rendre sensible le temps subjectif d’un homme se sachant condamné à une longue peine, ce temps dilaté des jours qui s’écoulent non rythmé par les repères d’ une vie sociale, qui n’est pas sans rapport avec le temps de la contemplation.
Le rapport à soi: Il est issu, dans le récit, d’une solitude contrainte du prisonnier, condition du solo.
Cette solitude permet la connaissance de soi grâce à l’introspection et peut se dissoudre dans l’auto-érotisme, comme déboucher sur le drame d’ un manque « incomblable », elle reste dans un rapport à l’autre manquant ou imaginaire.
Radhouane El Meddeb
conception & chorégraphie Radhouane El Meddeb
interprétation Radhouane El Meddeb & Lucas Hamza Manganelli
dramaturgie Radhouane El Meddeb & Stéphane Gombert
scénographie Annie Tolleter
sonographie et voix Stéphane Gombert
lumières Maryse Gautier
vidéo Paulo Louaso
d’après « Un chant d’amour » de Jean Genet
traduction Taoufik Jebali
régisseur général Bruno Moinard
Production : La Compagnie de SOI
Coproduction : le Collectif 12 avec le soutien à la résidence chorégraphique de la Direction des Affaires culturelles d’Ile-de-France.
Avec l’aide à la diffusion d’ARCADI et le soutien du Théâtre Babel à Beyrouth, de la Mission Culturelle Française au Liban et du Centre national de la danse à Pantin pour le prêt de studio.